Journal sur la marche thérapeutique

Merci à Carine, jeûneuse de 2020 pour ce beau partage

 

Lorsque j’ai vu le descriptif du jeûne, j’ai tout de suite été attirée par la description de la marche thérapeutique. Il y a 2 ans, j’ai fait le chemin de Saint Jacques de Compostelle sur 37 jours, 1000 km.

Quand j’ai annoncé mon souhait de faire le chemin, mon entourage m’a dit ‘mais tu n’es pas sportive, ce n’est pas pour toi’. En effet, je n’étais pas sportive mais hyperactive dans ma vie professionnelle et personnelle donc peu de temps pour le sport. Pour me préparer à ce grand voyage, j’ai donc marché tous les matins, 5, 10 puis 12 km pendant les 3 mois précédents mon départ. J’avais une marche très lente, peu ample. Sur le chemin, j’étais connue pour être la tortue, très lente mais qui ne s’arrête jamais avant l’arrivée, sinon j’étais usée et ne pouvais plus repartir. Je suis donc arrivée au stage avec cette expérience de 4km/h et pas plus sinon très essoufflée.

 

Premier jour

Marche sans bâtons. Michel propose de ne pas s’occuper de ses pieds et uniquement faire le balancier des bras. Il nous donne comme consigne de visualiser un ballon de baudruche au-dessus de chaque bras qui élève le bras vers le haut, puis le lâche. En restant en permanence concentrée sur ces ballons, mes bras ont emmené mes jambes, mon amplitude s’est allongée et je me suis mise à accélérer, j’étais légère, je fonçais, j’avais l’impression de danser. C’était grisant. J’avais une grande amplitude, une vitesse incroyable sans aucun effort.

 

Deuxième jour

Marche avec bâtons (je n’avais jamais utilisé de bâtons). Michel donne comme consigne de marcher en laissant les bâtons trainer à l’arrière, en ne les tenant pas par la poignée mais uniquement fixés par la dragonne.

Les premiers mètres, je ne savais plus marcher, quel pied avancer, quel bras lancer, la frustration était grande par rapport à la découverte que j’avais faite la veille. Et puis, je me suis juste centrée, sur mettre un pied devant l’autre, les bras ont alors fait naturellement le balancier. Parfois mes bâtons se piquaient vers l’arrière, cela me déstabilisait mais je retrouvais le rythme. Etant donné l’expérience de la veille, j’étais en recherche de cette danse. J’expérimentais et d’un coup, j’ai osé lancer mon corps vers l’avant et c’est alors que j’ai pu prendre de l’ampleur dans le balancier et plus je prenais de l’ampleur, plus la marche était rapide sans effort. Et à un moment, j’ai pu sentir le rebond à chaque pas, mes pieds me relançaient vers l’avant, j’avais la sensation de voler.

 

Troisième jour

Ce matin pendant les étirements, sur un exercice, j’avais énormément de difficultés à reprendre l’inspiration. Après le Pfff et le Sss, j’avais beau ouvrir la bouche, l’air ne rentrait plus, j’essayais par le nez, mais ce n’était pas très concluant non plus.

Après un cafouillage, je me suis recentrée sur l’étirement qui était proposé en évitant de penser à l’inspiration qui suivait mais c’était assez compliqué de se retrouver avec la sensation de ne pas pouvoir reprendre de l’air. Cet après-midi, pour la marche, j’avais oublié la consigne de Michel donc j’ai expérimenté dans tous les sens. Je voulais retrouver cette sensation de voler, j’ai donc continué d’avancer le corps en avant et de rebondir. Mais aujourd’hui, j’avais une gêne respiratoire, je sentais que cela bloquait dans le thorax. J’étais obligée d’ouvrir grand la bouche, j’ai donc passé une partie de la marche, la bouche ouverte. A un moment, j’ai entendu Damien qui rappelait la consigne ‘de dérouler le pied’, je me suis donc concentrée sur cette consigne. Le rebond était très intéressant, j’ai donc expérimenté de mettre les bras plus ou moins vers l’avant, je n’ai pas encore trouvé l’optimum. Concernant ma respiration, cela a été bouche ouverte toute la marche, mais je suis très contente car dans la passé, quand je faisais un effort immense, j’avais des poings de côté sous les clavicules et là, je n’ai rien eu malgré mes difficultés respiratoires.

J’ai l’impression qu’on ne peut plus s’arrêter de voler si la respiration est en place, cela m’effraie. Je n’ai jamais été aussi vite en marchant de ma vie.

 

Quatrième jour 

Aujourd’hui, je suis partie avec la consigne de tendre le coude et la jambe arrière. J’ai pris mes repères en marchant doucement pour bien caler les gestes et les ressentir. Puis progressivement, j’ai ajouté le rebond que j’aime et cela m’a permise de prendre de la vitesse sans difficlutés. J’avais le corps en avant (Oser) et le mental sur le coude droit puis l’inverse et à un moment le déclic s’est fait, j’ai ressenti ce qu’Isabelle avait dit le premier jour que cela ouvrait le thorax.

J’ai donc expérimenté mais avec cette ouverture, j’avais l’impression que mes lombaires se creusaient, donc pour corriger je devais serrer les abdos et le périnée sauf que je ne pouvais pas les contracter en permanence. Mais en les contractant, cela repositionnait mes lombaires. J’ai apprécié l’ouverture de la cage thoracique même si j’ai constaté que j’avais encore les épaules et les clavicules contractées. A expérimenter demain.

Je voulais partager l’expérience de l’oie sauvage (ou chasseur alpin). J’ai aimé l’énergie du groupe à ce moment-là et j’ai particulièrement adoré ressentir ce que l’oie sauvage de devant ressent. Une telle responsabilité de la direction, de ressentir l’énergie de chaque individu afin de s’assurer que tout va bien pour chacun, c’était flippant et en même temps, de réussir à le faire c’était grisant, fierté de servir au groupe. Expérience géniale, merci.

J’ai toujours été fascinée par ce V dessiné dans le ciel mais vivre le poste de la pointe, c’était merveilleux.

 

Cinquième dernier jour

Aujourd’hui, la consigne est ‘tirer en arrière son bras jusqu’au maximum en parallèle de la jambe’.

Cette intention m’a permise de voir que le pied se déroule super bien en faisant un massage de la voûte plantaire. En parallèle, le corps s’élève vers le haut. Encore de belles perspectives à expérimenter.