Quelles sont les ressources du corps pour se maintenir en état de fonctionnement en l’absence d’alimentation ?

Habituellement, les glucides, lipides et protides qui constituent nos repas sont transformés par la digestion en sous-produits qui passent ensuite dans le sang et sont utilisés par nos cellules pour fournir l’énergie nécessaire au bon fonctionnement du corps. Quand on cesse de manger, le glucose circulant d’origine alimentaire est utilisé par nos cellules et disparaît en  24 heures, le glucose issu des réserves de glycogène disparaît en moins de trois jours. 

Y a-t-il danger pour la santé ? Non !... car le corps humain est programmé depuis des millions d’années pour s’adapter afin de survivre à la disette. Notre organisme a la capacité de  fabriquer du glucose endogène à partir des acides aminés issus des protéines ainsi que du glycérol issu des graisses. C’est la glycogenèse.

Pendant le jeûne, sans apport glucidique externe, la glycémie baisse  légèrement mais reste normale et permet le bon fonctionnement des cellules gluco- dépendantes, comme les globules rouges par exemple, qui ne peuvent pas utiliser d’autre carburant que le glucose.

La grande majorité des cellules du corps humain est  capable de fonctionner sans glucose en utilisant les corps cétoniques. C’est particulièrement vrai pour les cellules cérébrales qui fonctionnent mieux avec les corps cétoniques qu’avec le glucose, ce qui explique l’amélioration de la mémoire au décours d’un jeûne. 

En l’absence de nourriture, le corps met en place un “ plan B”  pour se maintenir en état de fonctionnement. Des substances, appelées corps cétoniques, sont produites par le foie et sont utilisées principalement par les cellules musculaires et nerveuses. Lors du jeûne, les corps cétoniques deviennent progressivement la ressource privilégiée de la majorité des organes.

 

Comment se passe la transition entre alimentation extérieure et alimentation intérieure ?

Le premier jour vous consommez le glucose assimilé lors des repas de la veille.

Les deuxième et troisième jours, vous consommez le glycogène en  réserve dans le foie et vous commencez à  produire du glucose endogène à partir des muscles et de la graisse de réserve.

A partir du troisième jour, le processus appelé néoglucogenèse  est installé. Son carburant est constitué par les protéines corporelles (déchets organiques et muscles) ainsi que par le glycérol issu  des lipides de réserve.

Du troisième au neuvième jour, le jeûneur s’installe progressivement dans l’optimum de la cétose, le recours aux protéines internes diminue pour donner plus d’importance à la ressource lipidique, les mécanismes naturels d’épargne protéique sont en place.

Des découvertes scientifiques récentes démontrent qu’au cours du jeûne, l’utilisation des muscles, comme ressource pour l’organisme, est beaucoup moins importante que ne le craignait le corps médical au cours des dernières décennies.

«  L’épargne protéique assure le jeûne, chez le manchot comme chez l’Homme ». Yvon Le Maho, Institut Pluridisciplinaire Hubert Curien, Département Ecologie, Physiologie et Ethologie, CNRS (Strasbourg) 
Publié dans https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/nutrition/lepargne-proteique-assure-le-jeune-chez-le-manchot-comme-chez-lhomme

 

J'ai ainsi pu observer à plusieurs reprises, grâce à la balance à impédance, que 2 mois après un jeûne  «  J’Optimise Ma Santé », la plupart des personnes ont retrouvé leur masse musculaire  de départ, certains l’ont même améliorée et poursuivent cette amélioration avec une activité physique et un apport en protéines suffisants. Un autre effet salutaire du jeûne qui permet de “remettre nos cellules à l’heure” ! Lors de mon dernier jeûne, en  mesurant les cétones dans mon haleine, j’ai  observé la montée progressive des chiffres d’imprégnation cétonique   qui ont atteint le maximum au sixième jour, confirmant  le recours optimal aux graisses de réserve. Ce délai varie selon les personnes.

 

Il découle de ces observations que :

1/ Si l’objectif est de se libérer des protéines toxiques, (vieilles cellules, dépôts glycoprotéiques dans les articulations, le cerveau et les tissus nerveux), il faut savoir que le décrassage est très important les sept premiers jours du jeûne et moins important après. Dans ce cas particulier, il n’est pas nécessaire de jeûner longtemps. Une semaine  est une belle pause digestive dont votre corps saura vous remercier.

2/ Si l’ objectif est de diminuer l’excès de graisse corporelle et viscérale, il faut savoir que c’est entre sept et neuf jours que la consommation des graisses devient maximale. Il semble alors judicieux de choisir de jeûner plus d’une semaine : 15 jours voire trois semaines.

Suite à un jeûne pour se libérer du surpoids, il est fortement conseillé de soigner la  réalimentation en intégrant 15 à 25 % d’hydrates de carbone maximum.

Le contrôle quotidien de la cétose dans l’haleine permet d’adapter les quantités de glucides dans les repas.

Pour partager ma dernière expérience personnelle, en cours de jeûne j’étais à 9,8 de cétose ( sur une échelle de 1 à 10 ) , j’ai maintenu une cétose entre 3 et 7 les jours suivants, tout en mangeant. Je peux témoigner que cet état de cétose prolongée contribue à la tranquillité intérieure qui rend la sobriété presque naturelle, limitant les compulsions  alimentaires compensatoires des situations de stress et de surcharge mentale.

Ainsi nous venons de voir :

  • Que le corps s’adapte et se nourrit de ses réserves pendant le jeûne.
  • Que l’on peut mesurer l’évolution  de la masse musculaire grâce à la balance à impédance.
  • Que l’on peut mesurer et surveiller  le degré de cétose lors du jeûne puis de la réalimentation.
  • Qu’en fonction de l’ objectif, il peut être avantageux de jeûner de façon prolongée, avec un accompagnement professionnel, tout en sachant qu’il est préférable pour la 1ère expérience, je jeûner une semaine pour découvrir le processus réparateur et régénérateur du jeûne.

J’assure l’encadrement et l’accompagnement médical, naturopathique et holistique de 10 semaines de jeûne ”J’Optimise Ma Santé” chaque année.

 

Dr Michel Solon